LE PARADIS PERDU! ...
Connais-tu par hasard voyageur solitaire,
ce pays mystérieux dont en rêve toujours?
Vision qui vous poursuit et qui à l´heure dernière
viendra peut-être encor rappeller d'heureux jours!
Quel est donc cet émoi... cet appel au divin,
qui pleurit dans nos coeurs (blanche fleur de 1'ornière).
Reflets d'une autre vie que nous cherchons en vain
d'un regard éperdu! Qu'y a-t-i1 donc en arriére?
Où vont nos rêves fous ... nos désirs impossibles ...
Nos regrets de l'Eden d'où nous sommes partis?
Quel est ce gout de ciel laissé par 1'invisible
du beau pays d'azur d'où nous fûmes bannis?
Tu ne me repond pas, ô destin inmuable!
Et nos désirs mourront peut-être inaperçus ...
a 1'incéssant appel, quel silence implacable!
Et quels amers regrets d'un paradis perdu!
RÊVES...
Gassez devant mes yeux... oh! folles caravanas
rêves d'azur, d'espoir, joie de tous mes instants
repos de mes soucis, que vous êtes diaphanes!
Que vous donnez d'émoi, ô vous mes rêves blancs!
Posez-vous doucement sur mon front si timide...
Revenez mystérieux me parler tendrement...
Redire avec douceur les jours ne sont pas vides
si 1'on peut tout de même les remplir en chantant...
Et.. . si parfois cruels! vous fuyez ma demeure,
un seul instant pour moi, me semble un long sejour ...
Aimante je vous sois. .. vous cherchant à toute heure,
et quand même inconstant je vous aime toujours!
Mais; quels que vous soyez, lumincux ou rapides,
débiles et ténus... incertaint ou radieux;
je vis moi même en vous! Votre eau est si limpide,
que 1'âme va plonger dans les étangs des cieux!
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Fuente: Sinforiano Buzó Gómez. ÍNDICE DE LA POESÍA PARAGUAYA, Editorial Indoamericana. Argentina, Asunción, 1952.
